Chapitre Premier - "C'est de la confiance que naît la trahison."
C'est la chute des poutres carbonisées par les flammes qui sorti le khajiit de sa torpeur.
Reprenant lentement ses repères et ses sens, l'air glacé de la nuit qui s'introduisait dans la pièce le rappela vite à la réalité, tandis qu'il se trouvait sous les restes d'une armoire renversée. Sa tête vint également le notifier qu'il avait dû subir un choc, probablement un débris qui était venu le percuter alors qu'il avait tenté de faire partir la brétonne et sa fille, tout juste libérés des geôles qui les retenaient prisonnières.
Dégager les restes de l'armoire lui demanda un effort plus grand qu'il ne l'aurait imaginer, le laissant haletant, son corps lourd et douloureux par la fatigue des combats et de ses blessures.
Kharjo pris le temps de s'appuyer contre les restes d'un mur proche pour prendre connaissance de son environnement en se tenant la tête d'une main. Les derniers souvenirs qu'il avait des sous-sols de cette forteresse n'était qu'un océan de flammes et de corps calcinées. Dans cet enfer brûlant, il avait trouvé la source du bruit perçu à l'extérieur : une mère et sa fille enfermées dans une cage.
Forcer la serrure ne s'était pas révélé très complexe, un sortilège ayant rapidement fait l'affaire. La suite était ceci dit beaucoup plus flou. Il se souvenait avoir aider la mère a se remettre sur ses jambes pour se diriger vers la sortie, les suivant dans le processus, avant que tout ne vire au noir.
Revenu au présent, il avisa rapidement les escaliers, voulant savoir si le duo avait au moins réussi à fuir pour retrouver ses frères d'armes qui les aurait conduites en sécurité auprès de l'empire. Il n'était pas en état de soulever des décombres pour faire une recherche poussée, ses yeux vagabondant tout le long du chemin qui menait jusqu'à l'escalier. Dans une première pensée, il se disait qu'elles avaient sûrement réussi à s'enfuir et il ne leur en voudrait pas de laisser un soldat inconnu et assommé dans une bâtisse en flammes qui menace de s'effondrer.
Cependant, le destin ne semblait pas aussi clément avec les désirs du félin. Lorsque son regard se porta sur l'escalier, il ne pût que constater avec effroi qu'une petite main d'enfant dépasser d'un tas de rochers et de poutres en bois, ainsi que celle de sa mère. Ce n'était pas la scène qui parvenait à mouvoir le khajiit, mais son impuissance face à sa finalité.
Mais l'heure n'était pas aux lamentations. Il devait sortir et rejoindre ses frères d'armes, le protocole voulant qu'un camp provisoire soit monté le temps des recherches en cas de disparition.
La traversée des décombres se fit sans réelle complication pour le guerrier, qui parvenait à trouver des points d'appuis utilisables malgré la douleur cuisante de ses flancs et de sa tête. L'air frais nocturne était véritablement revigorant dans son état, qui se faisait de plus en plus présent à chaque marche qu'il monter.
Finalement, à l'extérieur des ruines du fort, il s'épaula contre les restes de l'armature du puit pour scruter les environs à la recherche de tout feu ou signal lumineux qui pourrait l'aiguiller dans ses recherches. Cependant, la question qui germait dans sa tête prenait de plus en plus de place :
Où étaient-ils et pourquoi n'étaient-ils pas déjà sur les lieux ? Après tout la victoire d'hier soit était écrasante, ils n'auraient eu aucun problème pour s'installer au cœur même des ruines une fois l'incendie éteint…Secouant légèrement la tête pour chasser ce songe, il reporta son regard sur le bout du chemin, plissant légèrement les yeux en remarquant une faible lueur grâce à sa vision nocturne innée. C'était sans doute la position choisie pour le camp. Qu'à cela ne tienne, Kharjo entrepris une nouvelle fois l'effort de se déplacer pour rejoindre sa destination.
Les contours d'un camp se démarquer de plus en plus de l'horizon nocturne, ainsi que le feu de camp dont les flammes crépitantes se faisaient entendre au loin. Quatre silhouettes se dessinaient également autour de ce dernier, mais sa tête le faisait trop souffrir pour lui donner une vision claire à cette heure tardive.
Parvenant finalement à le rejoindre, en appui sur un bâton de fortune pour l'aider dans sa marche, Kharjo s'avança vers le feu pour rejoindre ses frères d'armes.
Mais la joie des retrouvailles fraternelles fût rapidement éclipsée par la dure réalité de sa situation. Ce n'était pas ses frères d'armes qui étaient regroupés autour du feu.
Quatre bandits qui appartenait à la forteresse qu'ils venaient d'attaquer et dont le chef venait d'être capturé, regarder désormais le khajiit blessé avec des yeux brillants en réfléchissant à comment se venger.
