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[Angarde] - Factions Ishgardaises

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Charon
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Date d'inscription : 01/09/2011
Ven 13 Jan - 17:44





Les Chevaliers du Cycle





Il y avait au milieu de l’écume des cieux un pic qui s’élevait parfois au-dessus des nuages. On trouvait au sommet de ce mont rebelle un étrange édifice, le Présage, sorte de chimère née de l’union entre une forteresse et une cathédrale. Monumental au dehors, sinueux au dedans, c’était un dédale obscur trop rarement pénétré par la lumière du jour. Les hymnes et le fracas des outils se mêlaient entre ses murs pour former une ode résonnante à l’Ishgard qui fut.

Il y avait au cœur des ténèbres une grande salle que l’on ouvrait rarement plus d’une fois par an. Merveille héritée de la période ecclésiastique, le dernier évêque de Montrellion avait espéré pouvoir y accueillir parfois le Synode si son Éminence et ses proches conseillers auraient un jour désiré se retirer quelques jours pour échanger, loin du tumulte de la Sainte Cité. Hélas l’évêque n’eut jamais le plaisir d’accueillir en ces murs d’aussi nobles hôtes, si bien que les lieux demeurèrent condamnés jusqu’à ce que la seigneurie change de mains. Cette salle était une réplique de la cour de l’Archevêque, quoique plus somptueuse. Où que l’oeil se pose, le mithril se mêlait à la roche. Les meilleurs artisans d’Ishgard avaient donné vie au métal sacré, décorant la pièce d’une constellation de référence aux saints, au Chant, au Coerthas et à la Conquérante. L’auguste figure de Saint Reymanaud faisait face à Saint Endalim le candide, semblant débattre avec son éminent homologue. Sainte Finnea et Saint Danniffen combattait côte à côte la Horde Dravanienne sous l’oeil attentif de Saint Guenriol. Le dernier combat de Saint Valeroyant était immortalisé aussi, le Dragon d’Azur faisant barrage de son corps pour pour protéger les innocents de la fureur du dragon malveillant. Mais, et ceux qui siégeaient ce soir dans cette pièce y étaient plus sensibles, il y avait surtout ici de nombreuses représentations du Coerthas promis à Haldrath par la Furie. Des tableaux dépeignant les prairies verdoyantes des basses terres en été, les champs d’or au bord de l’Opaline ou encore les pêcheurs du Malétang s’activant dans l’ombre du Vigile du Crépuscule. Une Ishgard passée que le temps rendait toujours plus belle dans les songes de ceux, encore nombreux, qui se souvenaient du paradis que le Fléau leur avait ôté.

Une grand table de chêne avait été installée dans cette pièce, au pied de l’estrade sur laquelle se trouvait encore le trône doré de son Éminence. Un trône à jamais vide, sous la garde duquel sept personnes s’apprêtaient à se réunir. Ces gens ne craignaient rien, ne se souciant ni des sept autres qui gardaient l’unique porte menant à ce temple du passé, ni des quelques nonnes curieuses qui se blottissaient contre les murs en espérant pouvoir les entendre. En ces lieux sacrés, ils prêteraient serment pour la neuvième fois.

« Je jure sur la mémoire du Chant de servir fidèlement l’Archevêque et ses légitimes successeurs. »

Ces mots, ils les prononcent comme un seul homme.

« Je me dévouerai corps et âme à la renaissance d’Ishgard :
Si nécessaire, au péril de ma vie.
Si nécessaire, seul.
Si nécessaire, au prix de mon éternité.
 »

Ces mots, ils en mesurent tous la portée. Mais si l’heure semblait jusqu’à maintenant être à l’union, il n’y en a maintenant plus qu’un seul pour briser le silence. Un Elézen aux traits jeunes, affichant un teint d’une pâleur surnaturelle et un doux sourire.

« Je serai la Fureur, justice sera faite pour les martyrs.
Je serai l’Amour, la solitude appartiendra au passé.
 »

Il s’exprime d’une voix claire, la tête haute et la main sur le cœur. Un autre lui succède, Elézen lui aussi mais aux traits tirés. Il ne sourit pas et s’exprime tourné vers le trône, la main posée sur son accoudoir.

« Je serai le Savoir, tous les doutes seront dissipés.
Je serai le Fil, parfois emmêlé mais jamais coupé.
 »

Plus réservé que son jeune camarade, il abaisse ses yeux océan lorsqu’il en a terminé. Une voix résonnante s’élève, celle d’un épais Hyurgoth. Il parle le poing contre le front.

« Je serai la Boussole, mes camarades ne s’égareront jamais.
Je serai l’Errance, car il faudra parfois tâtonner.
 »

Les deux phrases sont prononcées avec une gravité particulière, pareille à celle que le colosse transmet dans le regard qu’il adresse ensuite à ses frères d’armes. Celle qui prend la parole ensuite le fait avec une grande fermeté, regardant droit devant elle.

« Je serai l’Étincelle, annonciatrice d’un grand embrasement.
Je serai la Destruction, tous les obstacles seront abattus.
 »

Hyurgothe elle aussi, elle porte toutefois ses yeux vairons sur celui qui préside l’assemblée lorsqu’elle en a terminé, reconnaissante. La cinquième à prendre la parole le fait d’une voix chaude et mélodieuse. C’est une Elézenne radieuse, fière d’être là.

« Je serai le Soleil, nous n’œuvrerons jamais cachés.
Je serai la Vie et la Mort, aucun sacrifice ne sera vain.
 »  

Les mots la quittent avec la satisfaction de la parole tenue, contrastant avec la solennité de l’exercice et celle du dernier à s’exprimer. C’est un Hyur sévère, solidement planté à la droite du maître des lieux.

« Je serai le Printemps, le Coerthas sera délivré des glaces.
Je serai le Temps, notre mission est immuable.
 »

Tous les six reprennent ensuite en chœur, prêts à dégainer.

« Peu importe qui nous étions, le Fléau nous a rendu égaux.
Peu importe qui nous sommes, c’est notre quête qui nous définit.
Peu importe qui nous serons, l’histoire nous donnera raison.
 »

Au moment de conclure, une septième voix se joint de nouveau aux six autres, fatiguée. Ils prononcent ces derniers mots comme un cri, armes au clair.

« Nous sommes les Chevaliers du Cycle, champions de la Foi et hérauts des saisons.
Hiver, ta fin approche.
 »

Enfin, ils prennent place. Du moins, les six prennent place. Le septième chevalier reste debout, ses mains gantées posées sur la table pour le soutenir. Les années n’ont pas été tendres avec ce Hyur, et pourtant son regard brille encore de cet éclat qu’il avait dans ses années héroïques. Il balaie la table de ses yeux bleus, détaillant encore une fois ces visages qu’il chérit. Les six attendent ses mots, attentifs et affectueux chacun à leur manière. Ce tableau lui arrache un sourire qu’il savoure avant de s’adresser à eux.

- Amis, je vous remercie d’avoir répondu à mon appel cette année encore. Jour pour jour, cela fait maintenant dix ans que le Septième Fléau a défiguré le Coerthas. Dix ans que le cours du temps semble comme figé, sinon pour cet hiver brigand plus sévère à chaque année qui passe. Dix ans que nos chairs ont été meurtries et que l’affliction s’est infiltrée dans nos plaies. Dix ans.  

Il se tait un instant, avisant son bras gauche. Les six aussi détournent les yeux, sur son bras ou vers eux-mêmes. Péniblement, il finit par se rasseoir et c’est le sixième chevalier qui poursuit pour lui, une main sur son épaule.

- L’euphorie qui avait suivie la fondation de notre ordre s’est évanouie, et bien souvent les amis d’hier ne sont plus ceux d’aujourd’hui. Alors que certains voudraient fi du Chant, confondant tourner la page et fermer le livre, nos exploits semblent condamnés à l’oubli. Et sans doute que lorsqu’ils en auront terminé, nous les rejoindront comme une note de bas de page dans les volumes vouées à la poussière, si l’on ne finit pas par les vouer aux cendres lorsque le froid les y forcera.

La pause est brève, un sursaut d’orgueil fait frémir le corps éreinté du septième. Il entrouvre les lèvres, mais le sixième reprend.

- Je refuse que nous disparaissions de la sorte. Aussi devons-nous aujourd’hui nous rendre inoubliables. Nous n’avons jamais agi dans l’ombre mais, souvent trop humbles, nous sommes devenus discrets. Nous avons attaqué les symptômes de cette saison qui rend notre terre stérile, nous avons donné l’épaule à ceux qui souffrent, tendu la main à ceux qui s’égarent et puni ceux qui s’abandonnent. Pour quel bilan ? Ishgard, aux côtés du monde, couvre de cadeaux nos anciens ennemis quand ses enfants crient famine. L’hiver finalement ne semble pas trop grave là, entre ces murs où le pouvoir des quatre maisons s’est empressé de combler le vide laissé par son Éminence, et de manipuler sous couvert de guidance un peuple propulsé à la tête d’institutions inédites dans notre histoire et à travers le monde. Contenter la grogne de Brouillasse paraît contenter tout Ishgard, mais Ishgard ne se limite pas à la Sainte Cité.

L’ombre du trône de l’Archevêque semble s’étendre sur le septième. Il s’y réfugie, fermant les yeux. Le sixième porte un instant ses yeux sur son ami, affermissant son emprise sur son épaule.

- L’année qui vient, je souhaite qu’il en soit autrement. Je veux croire qu’il est encore possible pour quelques uns de faire basculer le cours des choses, et je veux plus que tout croire en l’avenir de cette nation. Au cours des dernières années, nous avons appris à nous connaître et à cerner les spécificités de nos conditions. Nous avons acquis la force qui nous manquait il y a neuf ans pour honorer notre serment.  

Le temps d’une ultime pause, il se redresse de toute sa hauteur.

- Aujourd’hui, nous nous mettons à la recherche des merveilles d’Allag. Pour enrayer le mal qui nous ronge et pour apporter le salut à cette terre abandonnée.

Un moment, il baisse les yeux. Un moment, avant qu’un cri ne résonne dans la salle, auquel tous ses frères d’armes prêtent leur voix.

- Aux Mille Ans !

Charon
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Lun 16 Jan - 18:55





La Société du Ciel






Il y avait à l’Assise un café. Ce café avait une arrière-chambre. C’était là que se rencontraient parfois à peu près secrètement trois personnages redoutés au Parlement, si surveillés qu’ils hésitaient à se parler en public. C’était là qu’une alliance contre-nature avait été forgée entre la Brouillasse et les bourgeois de l’Assise. C’était là que l’Église avait investie la Chambre du Peuple.
Cette nuit, une femme et deux hommes étaient réunis autour d’une table dans cette arrière-chambre. Leurs chaises ne se touchaient pas ; ils étaient assis chacun à un des côtés de la table, laissant vide le quatrième. Il était environ onze heures du soir ; il faisait nuit depuis longtemps dans la rue, mais depuis plus longtemps encore dans l’arrière-chambre, et un quinquet accroché au plafond éclairait la table.
La femme était blême, jeune, grave, avec de belles lèvres et le regard froid. Quelque chose chez elle rappelait la paysannerie, et pourtant. Elle était gantée, brossée, boutonnée ; son habit gris ne faisait pas un pli, s’apparentant plus à un uniforme qu’à une simple tenue. Elle portait une écharpe aux couleurs d’Ishgard, retenue par des boucles d’argent qui scintillaient. Les deux hommes étaient, l’un, une espèce de géant, l’autre, une espèce de nain. Le grand, débraillé dans un vaste habit de drap écarlate, le col nu avec une cravate dénouée tombant plus bas que sa ceinture, la veste ouverte sur une chemise aux délicates broderies. Les cheveux en bataille, il avait une ride de colère entre les sourcils, le pli de la bonté au coin de la bouche, les lèvres épaisses, les dents grandes, l’oeil éclatant et les poings comme des masses. Le petit était un homme jaune, difforme : il portait sa tête renversée en arrière et un mouchoir humide sur son front suintant. Ses habits étaient d’un désordre. On pourrait croire à un berger, à un forgeron, à un tire-laine ou peut-être les trois à la fois. Les plus attentifs ne manquaient toutefois jamais de remarquer cette ligne dure et droite dans sa blouse, laissant deviner un poignard.
La femme s’appelait Leprestre, le premier homme Dejacquier, le second Poulidor.
Ils étaient seuls dans cette salle. Il y avait devant Dejacquier un verre et une bouteille de vin couverte de poussière, devant Poulidor une tasse de café, devant Leprestre des papiers.
Auprès des papiers on voyait un lourd encrier de plomb, rond et strié. Une plume était jetée à côté de l’écritoire. Sur les papiers était posé un gros cachet de cuivre sur lequel figurait le blason de leur cité.
Une carte du territoire d’Ishgard était étalée au milieu de la table.
La conférence durait depuis longtemps déjà. Elle avait pour sujet les papiers étalés sur la table et dont Leprestre avait donnée lecture. Les voix commençaient à s’élever. Quelque chose comme de la colère grondait entre ces trois personnages. Du dehors on entendait par moment des éclats de parole, si bien que certains habitués se sentaient investis d’un droit d’écouter.

Dejacquier venait de se lever ; il avait vivement reculé sa chaise et déjà ses cris faisaient trembler sa masse.
- Écoutez ! Il n’y a qu’une urgence, la République en danger. Je ne connais qu’une chose, délivrer Ishgard de l’ennemi. Pour cela tous les moyens sont bons. Tous ! Tous ! Tous ! Quand j’ai affaire à tous les périls, j’ai recours à toutes les ressources, et quand je crains tout, je brave tout. Ma pensée est une lionne. Pas de demi-mesures. Pas de pruderie. Soyons épouvantables ! Soyons utiles ! Est-ce que le Marid regarde où il met sa patte ? Écrasons l’ennemi.
Leprestre répondit avec douceur.
- Je veux bien.
Et elle reprit.
- La question est de savoir où est l’ennemi.
- Il est dans la Voûte, et je l’ai chassé.
- Il est dans le Coerthas, et je le surveille.
- Et je le chasserai encore !
- On ne chasse pas l’ennemi du dedans.
- Qu’est-ce qu’on en fait ?
- On l’extermine.
- Je veux bien.
Un temps, on aurait pu croire à l’accord, mais Dejacquier n’aimait pas les concessions.
- Je vous dis qu’il est dans le Clergé, Leprestre.
- Dejacquier, je vous dis qu’il est dans le Coerthas, en Abalathia, en Dravania.
- Leprestre, il est derrière tous les vitraux.
- Dejacquier, il est en dehors des murs.
- Il est partout, et vous êtes perdus.
Poulidor parlait enfin. Mais aussitôt les mots prononcés, aussitôt son regard se reportait sur le plafond.
Leprestre lui adressa un regard et repartit tranquillement, posant sa main sur les papiers étalés devant elle.
- Je viens de vous lire les dépêches de mes homologues, Louvert, Anselin, Balieu et Blanchard. Dejacquier, l’Église n’est plus rien, la guerre civile pourrait être tout. Le pouvoir subsistant du Synode, c’est une écorchure que la République a au coude ; la guerre civile, c’est l’ulcère qui vous mange le foie. De tout ce que je viens de vous lire, de ces rapports, de ces documents, de ces tracts, il résulte ceci : l’Ecume des Cieux, jusqu’à ce jour éparse entre plusieurs chefs, est au moment de se concentrer. Elle va désormais avoir un capitaine unique.
- Un brigand central…
Leprestre referma sa main sur un papier, un tract ramassé parmi tant d’autres lors du passage des pirates du ciel au-dessus de Saulèdie. Un tremblement saisit son bras lorsqu’elle le leur montra encore une fois. Un nom y était inscrit : La Société du Ciel. De sa main libre, elle indiquait des îles d’Abalathia.
- C’est cette chose. Ce ramassis d’anarchiste, cette mule, ce bardot, c’est le produit de la Brouillasse  et de ces « Populares » que nous avons accueillis, croyant naïvement que l’Empire n’avait d’autres raisons de les chasser qu’un désaccord en relations extérieures. Ce n’est pas la première fois que leur nom me parvient, mais c’est la première fois qu’ils se montrent avec autant d’insolence. C’est la première fois qu’ils s’en prennent aux représentants de la République, et c’est la première fois que l’un d’entre nous meurt dans l’exercice de ses fonctions.
Leprestre faisait alors référence aux représentants en mission. Dejacquier qui connaissait l’homme murmura.
- Brizard…
- Sept grands aéronefs, plus de cent Manacutter… Leurs moyens ne sont plus ceux de simples pirates du ciel, c’est une véritable flotte que cette insurrection a rassemblé. Et si nous n’agissons pas rapidement avec la fermeté que nous impose leur défiance, Ishgard risque d’être menacée.
- C’est l’heure.
- L’heure ?
Leprestre dévisagea Dejacquier, confuse. Il abattit avec fracas ses grosses mains crispées sur la carte comme sur une enclume.
- L’heure ! Pour la République d’être à la hauteur de ses ambitions, de faire retomber dans le caniveau ces « hommes libres ».
- Rasseyez-vous, Dejacquier. Et regardez la carte au lieu de lui donner des coups de poing.
Mais Dejacquier était tout à sa pensée.
- La catastrophe, c’est de voir le mal dans le peuple quand il est dans l’Église. Je vous accorde que ces illuminés sont inquiétants, mais ce régime n’a-t-il pas été bâti pour que chacun y ait le droit à la parole ? Vous exagérez ces faits de banditisme, de grand banditisme peut-être, vous avez peur des bonnes gens, vous ne leur faites pas confiance pour distinguer le vrai du faux, le bien et le mal. Les idées farfelues de ces gens qui ne sont même pas tous Ishgardais, elles ont le droit d’être entendues dans les Chambres, et nous avons le devoir de les en bannir ensuite.
- Nous parlons de terroristes !

Cette fois, Leprestre aussi était debout, face à son député. Il éclata d’un rire terrible qui fit sourire Poulidor.
- Vous avez chacun votre dada ; vous, Dejacquier, l’Église ; vous, Leprestre, la dissidence. Je vais préciser, moi aussi. Vous ne voyez pas le vrai péril ; le voici : les cafés, les tripots. Le café de Leuilliot est acquis aux Durendaire, le café de Mauconseil aux Dzemael. Le café de Lindet veut que l’on démantèle l’Ordre du Temple, le café de Villars qu’on le renforce. Le café de Doumons pleure chaque année la mort de l’Archevêque, le café de Trinacre la fête. Voilà ce qui est sérieux.
Dejacquier ne riait plus. Poulidor souriait toujours. Sourire de nain, pire qu’un rire de colosse. Mais Dejacquier avait alors la gorge sèche, et tandis qu’il se servait un nouveau verre, Poulidor pouvait continuer.
- Le danger n’est ni dans la Voute comme le croit Dejacquier, ni dans le Coerthas comme vous le croyez, Leprestre, il est dans l’absence d’unité. Dans le droit de chacun de tirer de son côté, à commencer par vous deux, dans la mise en poussière des esprits, dans l’anarchie des volontés…
- L’anarchie ?! Qui la fait, si ce n’est vous ?!
Poulidor tourna lentement la tête vers Dejacquier, une réponse sur le bout des lèvres. Celui qui murmurait à l’oreille de Brouillasse se ravisa cependant au nom de son message.
- Écoutez. Mettons-nous d’accord, car la situation en vaut la peine. Nous en avions été capables lorsque cette République est née, nous en avions été capables lorsque l’Apocalypse a frappé le monde… Chaque fois que cela a été nécessaire, nous l’avons fait. Le Synode cherche son coup à jouer, et la fièvre menace de s’emparer du peuple. Je vous accorde ceci, Dejacquier, je vous concède cela, Leprestre. Soit. Ne nous laissons pas démembrer pour autant. Représentons la République. Nous sommes les trois têtes d’un cerbère. De ces trois têtes, l’une parle, c’est vous, Leprestre. L’autre rugit, c’est vous, Dejacquier.
- L’autre mord, c’est vous, Poulidor.
- Toutes les trois mordent.

Il y eut un silence. Puis le dialogue, plein de secousses sombres, recommença.


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Lun 16 Jan - 18:59





Les Ombres d'Avalon





On pourra lire aujourd’hui une curieuse annonce dans les colonnes des journaux Ishgardais, parfois en première page.

Mort d’Orlok de Miollis et de sa famille, la Maison Haillenarte en deuil

La dépouille du célèbre explorateur a été ramenée à Ishgard ce matin, parmi les corps des nombreuses victimes d’une catastrophe inquiétante. Dans la journée du 25e soleil de cette lune, une île céleste d’Abalathia aurait quitté l’Ecume des Cieux pour venir s’écraser dans la Vallée des Soupirants aux marches du Coerthas. Le Baron et sa famille se seraient vraisemblablement trouvés sur l’île au moment de sa chute, mais l’enquête de l’Ordre du Temple n’en est qu’à ses débuts. C’est une perte terrible pour la Sainte Cité qui voit partir avec les De Miollis l’une de ses plus brillantes familles.
Vassal fidèle de la Maison Haillenarte, le Baron sera inhumé aux frais de la Grande Maison dans la crypte familiale aux côtés de sa compagne et de ses enfants.
Il n’y a à l’heure actuelle aucun coupable, et les circonstances proprement cataclysmiques de l’extinction de la famille pourraient laisser à penser qu’il n’y en aura sans doute pas d’autre qu’un sort trop cruel. Le Capitaine d’Armentier, après avoir assuré le transport des corps, a toutefois promis de faire la lumière sur les faits.



Les mieux informés sauront que le Capitaine d’Armentier, commandant du Vigile d’Airain, a lancé un avis de recherche contre le Capitaine Brunet dont il a d’ailleurs fait prononcer l’exclusion de l’Ordre ainsi que celle des hommes travaillant sous les ordres de celui-ci. Une affaire louche qui n’occulte en rien le fait qu’une chose sinistre rode désormais dans l’Ecume des Cieux, ayant un impact notable sur les voyages vers Abalathia et Dravania.
 

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