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Magician
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Messages : 63
Date d'inscription : 06/09/2011
Jeu 27 Avr - 20:10






      Ils m'en avaient fait des discours au Scolasticat. Il fallait attendre le temps où la splendeur d'Halone serait faite, attendre que je sois mûr, attendre d'être bien préparé, attendre de savoir qui j'étais, attendre d'avoir été mis à l'épreuve, attendre le passage des troubles. Alors peut-être... Toujours attendre ! Non ! Oui ? Me préparer, peut-être, m'éprouver aussi, mais le reste ? Non non non ! Je secouais la tête et répétais la même chose : rejoindre les plus monstrueux, vivre parmi eux, leur montrer jusque devant leurs idoles que la vérité de la Conquérante était plus forte.

      Bien sûr, je m'attendais à être offensé, mais cela ne me faisait pas peur. C'était le prix de cette démonstration : en subissant, et plutôt en subissant bien, je subjuguerais ces sous-hommes, comme un soleil puissant. Puissant, ce mot ne me quittait pas. Je rêvais d'un pouvoir absolu, de celui qui agenouille, celui qui fait baisser les yeux, du corps et de l'âme. Celui qui convertit. Convertir ! Oh ! Plus l'ennemi est aveugle, plus il croît savoir, plus il veut sa conviction inébranlable et plus son aveu sonne comme une abdication, comme la reconnaissance de la royauté de celui qui l'a humilié.

      Convertir des braves gens un peu perdus dans ce trop vaste monde, préserver notre troupeau, quel idéal minable ! Que je méprisais l’Église. Tant pouvoir, mais oser si peu. Et c'est ma foi qu'il aurait fallu mettre à l'épreuve ? Moi, j'étais prêt à la montrer aux bourreaux, à les rendre témoins de la victoire d'Halone. J'étais prêt à régner par sa parole sur ces armées de méchants. J'étais sûr ! En tout cas de cette idée. Et mon idée quand je l'ai, je ne la lâche plus.

      Et puis j'ai été au fond de l'abîme, aux profondeurs où le soleil ne porte pas, dans les entrailles de ce volcan de sel. Et j'ai compris. J'ai compris que seul le mal est puissant, que seul lui peut régner de manière absolue. J'ai embrassé ce fétiche brûlant. Je me suis égaré dans les anneaux de leur divinité sinueuse. J'ai fait miens leur seigneurs ignobles et leur haine. Et rejoignant ces bêtes dans leurs convictions, j'étais devenu libre.

      Io-Tan ! Tu vaincras, la parole et l'amour. L'ordre et la justice. Tu serpenteras dans les vallées et enserreras les monts. Tu étoufferas la Lumière d'Ishgard de tes écailles noires ! Tu abonderas la terre promise de ton sang vicié : la neige fondra, toute jeunesse s'éteindra, et des foules muettes aux pieds entravés chemineront à mes côtés dans l'aride étendue du monde sous les deux soleils cruels de la vraie foi. Je ne serai plus seul !

      Et pourtant lorsque j'étends mes bras vers le ciel, il s'attendrit encore. Une petite lueur. Ô nuits d'Ishgard, patrie, enfance, visage d'une bibliothécaire, pourquoi faut-il que je pleure au moment de mon triomphe ? Ah ! C'est que j'en suis si proche, mais il reste à faire, à faire feu sur la pitié, feu sur la charité, feu sur l'impuissance, feu sur tout ce qui retarde la venue du mal ! Quand elle se renversera, quand j'aurais meurtri le visage de la bonté, alors seulement serai-je tout à fait libre.
 


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<center><br><div style="background-image: url(''); width : 550px; border: solid 2px #831b0c; &nbsp;box-shadow : 2px 2px 10px #000000; border-radius : 15px;"<br><div style="font-family: 'Dancing Script', cursive; font-size: 15px; color : #000000; letter-spacing: 2px"> </div><br><br><div style="padding: 0px; width: 500px; height: 500px; border: solid 3px #dc3a03; border-radius: 10px ; background-image: url('https://i.servimg.com/u/f38/12/50/88/00/image11.png');"></div><div style="width : 450px; padding : 0px; font-family: 'Calligraffitti', cursive; font-size: 24px; color : #000000;"><div style="text-align: justify; color: #000000; font-family: 'Calligraffitti'; font-size: 22px; line-height: 1.2;">

      Ils m'en avaient fait des discours au Scolasticat. Il fallait attendre le temps où la splendeur d'Halone serait faite, attendre que je sois mûr, attendre d'être bien préparé, attendre de savoir qui j'étais, attendre d'avoir été mis à l'épreuve, attendre le passage des troubles. Alors peut-être... Toujours attendre ! Non ! Oui ? Me préparer, peut-être, m'éprouver aussi, mais le reste ? Non non non ! Je secouais la tête et répétais la même chose : rejoindre les plus monstrueux, vivre parmi eux, leur montrer jusque devant leurs idoles que la vérité de la Conquérante était plus forte.

      Bien sûr, je m'attendais à être offensé, mais cela ne me faisait pas peur. C'était le prix de cette démonstration : en subissant, et plutôt en subissant bien, je subjuguerais ces sous-hommes, comme un soleil puissant. Puissant, ce mot ne me quittait pas. Je rêvais d'un pouvoir absolu, de celui qui agenouille, celui qui fait baisser les yeux, du corps et de l'âme. Celui qui convertit. Convertir ! Oh ! Plus l'ennemi est aveugle, plus il croît savoir, plus il veut sa conviction inébranlable et plus son aveu sonne comme une abdication, comme la reconnaissance de la royauté de celui qui l'a humilié.

      Convertir des braves gens un peu perdus dans ce trop vaste monde, préserver notre troupeau, quel idéal minable ! Que je méprisais l’Église. Tant pouvoir, mais oser si peu. Et c'est ma foi qu'il aurait fallu mettre à l'épreuve ? Moi, j'étais prêt à la montrer aux bourreaux, à les rendre témoins de la victoire d'Halone. J'étais prêt à régner par sa parole sur ces armées de méchants. J'étais sûr ! En tout cas de cette idée. Et mon idée quand je l'ai, je ne la lâche plus.

      Et puis j'ai été au fond de l'abîme, aux profondeurs où le soleil ne porte pas, dans les entrailles de ce volcan de sel. Et j'ai compris. J'ai compris que seul le mal est puissant, que seul lui peut régner de manière absolue. J'ai embrassé ce fétiche brûlant. Je me suis égaré dans les anneaux de leur divinité sinueuse. J'ai fait miens leur seigneurs ignobles et leur haine. Et rejoignant ces bêtes dans leurs convictions, j'étais devenu libre.

      Io-Tan ! Tu vaincras, la parole et l'amour. L'ordre et la justice. Tu serpenteras dans les vallées et enserreras les monts. Tu étoufferas la Lumière d'Ishgard de tes écailles noires ! Tu abonderas la terre promise de ton sang vicié : la neige fondra, toute jeunesse s'éteindra, et des foules muettes aux pieds entravés chemineront à mes côtés dans l'aride étendue du monde sous les deux soleils cruels de la vraie foi. Je ne serai plus seul !

      Et pourtant lorsque j'étends mes bras vers le ciel, il s'attendrit encore. Une petite lueur. Ô nuits d'Ishgard, patrie, enfance, visage d'une bibliothécaire, pourquoi faut-il que je pleure au moment de mon triomphe ? Ah ! C'est que j'en suis si proche, mais il reste à faire, à faire feu sur la pitié, feu sur la charité, feu sur l'impuissance, feu sur tout ce qui retarde la venue du mal ! Quand elle se renversera, quand j'aurais meurtri le visage de la bonté, alors seulement serai-je tout à fait libre.
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Date d'inscription : 06/09/2011
Mer 3 Mai - 20:41






   Elle se réveilla au milieu de la nuit. Pourquoi ? Dormait-elle seulement vraiment ? Le silence autour d'elle était total. Aurélie-Maryse frissonna. Elle se retourna sur elle-même, cherchant quelque chose. Elle trouva l'épaule dure de son mari et, y trouvant ce qu'elle cherchait, vint se blottir contre lui à demi-endormie. Elle désirait le sommeil, voir encore une fois sa conscience s'évanouir dans le néant nocturne, mais elle ne parvenait pas à s'y plonger, ni à s'y noyer. Avec une avidité inconsciente, elle s'accrochait à cette épaule. Elle parlait, mais sa bouche n'émettait aucun son. Elle parlait, mais c'est à peine si elle s'entendait elle-même. Elle ne sentait que la chaleur d'Hélidore, comme chaque nuit depuis trois ans. Sans pouvoir dire pourquoi, elle sentait qu'elle était à sa place. Bien qu'il était un peu petit, bien qu'elle n'aimait ni son rire avide et bref, ni ses yeux noirs trop saillants : en dépit de tout cela, elle aimait son courage à vivre, la sincérité de sa déception quand les événements, ou les hommes, trompaient son attente. Plus que tout, elle aimait être aimée, et à cela il s'était évertué à ce qu'elle ne manque jamais de rien. A lui faire sentir si souvent qu'elle existait pour lui, il la faisait exister réellement.

   Mais cela voulait-il dire qu'il l'aimait ? Parfois elle arrivait à s'en convaincre, mais pas cette nuit. Un froid pesant la pénétrait jusqu'à son cœur, l'étouffant. Elle ne pouvait lui donner un visage : leur amour était nocturne, il s'éprouvait à tâtons. Il avait pourtant besoin d'elle, et elle, elle avait besoin de ce besoin. Il l'animait le jour, la nuit aussi, la nuit surtout. Chaque nuit où il ne voulait pas être seul, où il ne voulait pas mourir. Chaque nuit où ce souvenir terrible le saisissait, le jetant confusément vers son corps pour y enfouir, sans désir, le fruit de ses cauchemars.

   Hélidore remua un peu comme pour s'éloigner d'elle. Un temps, oui, avant de la serrer contre lui en tressaillant. Il ne pouvait pas dormir seul. Peu le peuvent d'ailleurs. Parfois par vocation, parfois par malheur, parfois pour les deux à la fois, il y en a quelques uns qui se retranchent des autres et qui partagent chaque nuit leur lit avec la mort. Peut-être y a-t-il un certain héroïsme dans cette solitude, c'est comme ça qu'elle voulait voir son enseignante en tout cas. Mais Hélidore n'était pas un héros. Plus que n'importe qui, il avait besoin d'une présence la nuit. Un besoin dont il ne se débarrasserait jamais, enfant fragile qu'il était resté, toujours effaré par la douleur. Il exprima justement ce besoin dans une sorte de gémissement, et elle se blottit un peu plus contre lui. Elle non plus n'était pas une héroïne, mais ils parvenaient à se suffire l'un à l'autre.

   Oui. Cette nuit encore, elle parviendrait à se rendormir. L'ennui la rongeait, mais l'heure n'était pas encore venue. L'appel muet d'autre chose s'était manifesté, mais elle pouvait encore le faire taire. Pour combien d'autres nuits ? 




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<center><br><div style="background-image: url(''); width : 550px; border: solid 2px #ffd700; &nbsp;box-shadow : 2px 2px 10px #000000; border-radius : 15px;"<br><div style="font-family: 'Dancing Script', cursive; font-size: 15px; color : #000000; letter-spacing: 2px"> </div><br><br><div style="padding: 0px; width: 500px; height: 500px; border: solid 3px #e6c200; border-radius: 10px ; background-image: url('https://i.servimg.com/u/f38/12/50/88/00/image13.png');"></div><div style="width : 450px; padding : 0px; font-family: 'Calligraffitti', cursive; font-size: 24px; color : #000000;"><div style="text-align: justify; color: #000000; font-family: 'Calligraffitti'; font-size: 22px; line-height: 1.2;">

   Elle se réveilla au milieu de la nuit. Pourquoi ? Dormait-elle seulement vraiment ? Le silence autour d'elle était total. Aurélie-Maryse frissonna. Elle se retourna sur elle-même, cherchant quelque chose. Elle trouva l'épaule dure de son mari et, y trouvant ce qu'elle cherchait, vint se blottir contre lui à demi-endormie. Elle désirait le sommeil, voir encore une fois sa conscience s'évanouir dans le néant nocturne, mais elle ne parvenait pas à s'y plonger, ni à s'y noyer. Avec une avidité inconsciente, elle s'accrochait à cette épaule. Elle parlait, mais sa bouche n'émettait aucun son. Elle parlait, mais c'est à peine si elle s'entendait elle-même. Elle ne sentait que la chaleur d'Hélidore, comme chaque nuit depuis trois ans. Sans pouvoir dire pourquoi, elle sentait qu'elle était à sa place. Bien qu'il était un peu petit, bien qu'elle n'aimait ni son rire avide et bref, ni ses yeux noirs trop saillants : en dépit de tout cela, elle aimait son courage à vivre, la sincérité de sa déception quand les événements, ou les hommes, trompaient son attente. Plus que tout, elle aimait être aimée, et à cela il s'était évertué à ce qu'elle ne manque jamais de rien. A lui faire sentir si souvent qu'elle existait pour lui, il la faisait exister réellement.

   Mais cela voulait-il dire qu'il l'aimait ? Parfois elle arrivait à s'en convaincre, mais pas cette nuit. Un froid pesant la pénétrait jusqu'à son cœur, l'étouffant. Elle ne pouvait lui donner un visage : leur amour était nocturne, il s'éprouvait à tâtons. Il avait pourtant besoin d'elle, et elle, elle avait besoin de ce besoin. Il l'animait le jour, la nuit aussi, la nuit surtout. Chaque nuit où il ne voulait pas être seul, où il ne voulait pas mourir. Chaque nuit où ce souvenir terrible le saisissait, le jetant confusément vers son corps pour y enfouir, sans désir, le fruit de ses cauchemars.

   Hélidore remua un peu comme pour s'éloigner d'elle. Un temps, oui, avant de la serrer contre lui en tressaillant. Il ne pouvait pas dormir seul. Peu le peuvent d'ailleurs. Parfois par vocation, parfois par malheur, parfois pour les deux à la fois, il y en a quelques uns qui se retranchent des autres et qui partagent chaque nuit leur lit avec la mort. Peut-être y a-t-il un certain héroïsme dans cette solitude, c'est comme ça qu'elle voulait voir son enseignante en tout cas. Mais Hélidore n'était pas un héros. Plus que n'importe qui, il avait besoin d'une présence la nuit. Un besoin dont il ne se débarrasserait jamais, enfant fragile qu'il était resté, toujours effaré par la douleur. Il exprima justement ce besoin dans une sorte de gémissement, et elle se blottit un peu plus contre lui. Elle non plus n'était pas une héroïne, mais ils parvenaient à se suffire l'un à l'autre.

   Oui. Cette nuit encore, elle parviendrait à se rendormir. L'ennui la rongeait, mais l'heure n'était pas encore venue. L'appel muet d'autre chose s'était manifesté, mais elle pouvait encore le faire taire. Pour combien d'autres nuits ? <br><br></div></div></center>
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Mer 3 Mai - 20:42






   En vérité, au fond de moi, je n'étais pas en paix par rapport à l'idée que la violence était l'action constructive qui s'imposait à nous pour assurer un futur à Ishgard.
   J'étais confus. Bataillaient en moi des influences de toute nature : le sentiment patriotique et la ferveur religieuse, l'amour de l'autre et le devoir de faire justice. La clémence rencontrait la cruauté, la foi le doute, le savoir l'ignorance.
   Plus le temps passait, et plus cette idée qui avait semblé si certaine, si évidente, si nécessaire pour concrétiser l'avenir d'Ishgard... Plus cette idée perdait de sa valeur, plus ses feux me semblaient plus dévorants qu'éclairants.
   Une nuit, nous avons préparé une opération. Cette nuit là, j'ai repensé à vous.

   Nous nous étions préparés, autant qu'on peut l'être. Nous avons choisi quelqu'un et nous avons dit : il doit disparaître, Halone le veut.
   Nous avons étudié son mode de vie, ses habitudes, pris connaissance de ses amis. Nous avons récolté toute information utile afin d'élaborer un plan détaillé.
   Le plan consistait à lui tirer dessus au moment où il rentrait chez lui de nuit. Voilà à quoi était réduite cette institution qui pouvait, à la lumière du jour, décider du sort des plus grands.
   Nous avons désigné une équipe d'attaque en charge d'ouvrir le feu, une équipe de garde en charge de protéger l'équipe d'attaque et une équipe en charge d'organiser un plan d'évacuation après la réussite de l'opération.
   La nuit prévue, j'y suis allé en personne avec les groupes en charge de l'opération.
   Tout s'est déroulé conformément à ce que nous avions imaginé.
-
   La scène était à l'image de ce à quoi on s'attendait. Les équipes se sont cachées où elles le devaient, celui qui devait disparaître s'est approché et on lui a tiré dessus.
   L'équipe d'attaque s'est retirée couverte par l'équipe de garde et l'opération d'évacuation a commencé. J'ai démarré le moteur de mon aéronef et me suis éloigné du théâtre des opérations où s'était déroulée « l'action constructive » que nous venions de mener.

   Puis soudainement, je les ai entendu. Les cri de lamentation du blessé, le hurlement d'une femme. Les pleurs effrayés d'un enfant. L'appel au secours, fébrile.
   Alors que mon aéronef filait dans le ciel nocturne, j'étais submergé par l'excitation.
   Je réalisais ensuite quelque chose d'incroyable.
   Les cris continuaient de me déchirer les tympans.
   Tous les cris. Le cri de lamentation, le hurlement, l'appel au secours.
   Je m'éloignais de la scène, oui, jusqu'au point où il n'était plus possible que les voix se propagent jusqu'à moi et pourtant, pourtant, tous ces sons se mirent à me poursuivre.
   Arrivé chez moi, je me suis étendu sur mon lit l'esprit brûlant, et le cœur et l'esprit.
   Les sons me torturaient.

   Je n'ai pas dormi de la nuit.

   Je suis resté dans le noir, allongé sur mon lit à fumer. J'ai laissé divaguer mes considérations professionnelles, réussissant à faire taire les cris.
   Avais-je raison ? Plein de conviction, je me dis : ma cause était Ishgard !
   Y avait-il d'autres moyens que ce moyen-là ? Plein de doute, je me dis : que pouvions-nous faire ?
   Le futur d'Ishgard serait-il véritablement transfiguré si nous la débarrassions de cet individu, ou d'un autre ? Non. Ou peut-être que si. Nous rêvons d'une nation glorieuse, apaisée, qu'Ishgard achève sa renaissance.
   Mais qu'est-ce qui est plus important, que ce qui doit partir parte, ou que ce qui doit venir vienne ? La réponse allait de soi, et j'étais presque en paix, jusqu'à ce que me reviennent les cris. Alors j'ai prié. J'ai prié pour que celui qui devait disparaître ait survécu.

   Plein d'angoisse, je me suis jeté sur un des journaux du matin. J'ai été comblé de bonheur de voir que l'homme dont nous avions organisé l'assassinat s'en était sorti.

   « La Conquérante nous promet la réforme et la réparation : si nous sommes assez habiles, assez vertueux et assez forts pour les opérer de nos mains. »



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<center><br><div style="background-image: url(''); width : 550px; border: solid 2px #00008b; &nbsp;box-shadow : 2px 2px 10px #000000; border-radius : 15px;"<br><div style="font-family: 'Dancing Script', cursive; font-size: 15px; color : #000000; letter-spacing: 2px"> </div><br><br><div style="padding: 0px; width: 500px; height: 500px; border: solid 3px #0000d8; border-radius: 10px ; background-image: url('https://i.servimg.com/u/f38/12/50/88/00/image14.png');"></div><div style="width : 450px; padding : 0px; font-family: 'Calligraffitti', cursive; font-size: 24px; color : #000000;"><div style="text-align: justify; color: #000000; font-family: 'Calligraffitti'; font-size: 22px; line-height: 1.2;">

   En vérité, au fond de moi, je n'étais pas en paix par rapport à l'idée que la violence était l'action constructive qui s'imposait à nous pour assurer un futur à Ishgard.
   J'étais confus. Bataillaient en moi des influences de toute nature : le sentiment patriotique et la ferveur religieuse, l'amour de l'autre et le devoir de faire justice. La clémence rencontrait la cruauté, la foi le doute, le savoir l'ignorance.
   Plus le temps passait, et plus cette idée qui avait semblé si certaine, si évidente, si nécessaire pour concrétiser l'avenir d'Ishgard... Plus cette idée perdait de sa valeur, plus ses feux me semblaient plus dévorants qu'éclairants.
   Une nuit, nous avons préparé une opération. Cette nuit là, j'ai repensé à vous.

   Nous nous étions préparés, autant qu'on peut l'être. Nous avons choisi quelqu'un et nous avons dit : il doit disparaître, Halone le veut.
   Nous avons étudié son mode de vie, ses habitudes, pris connaissance de ses amis. Nous avons récolté toute information utile afin d'élaborer un plan détaillé.
   Le plan consistait à lui tirer dessus au moment où il rentrait chez lui de nuit. Voilà à quoi était réduite cette institution qui pouvait, à la lumière du jour, décider du sort des plus grands.
   Nous avons désigné une équipe d'attaque en charge d'ouvrir le feu, une équipe de garde en charge de protéger l'équipe d'attaque et une équipe en charge d'organiser un plan d'évacuation après la réussite de l'opération.
   La nuit prévue, j'y suis allé en personne avec les groupes en charge de l'opération.
   Tout s'est déroulé conformément à ce que nous avions imaginé.
-
   La scène était à l'image de ce à quoi on s'attendait. Les équipes se sont cachées où elles le devaient, celui qui devait disparaître s'est approché et on lui a tiré dessus.
   L'équipe d'attaque s'est retirée couverte par l'équipe de garde et l'opération d'évacuation a commencé. J'ai démarré le moteur de mon aéronef et me suis éloigné du théâtre des opérations où s'était déroulée « l'action constructive » que nous venions de mener.

   Puis soudainement, je les ai entendu. Les cri de lamentation du blessé, le hurlement d'une femme. Les pleurs effrayés d'un enfant. L'appel au secours, fébrile.
   Alors que mon aéronef filait dans le ciel nocturne, j'étais submergé par l'excitation.
   Je réalisais ensuite quelque chose d'incroyable.
   Les cris continuaient de me déchirer les tympans.
   Tous les cris. Le cri de lamentation, le hurlement, l'appel au secours.
   Je m'éloignais de la scène, oui, jusqu'au point où il n'était plus possible que les voix se propagent jusqu'à moi et pourtant, pourtant, tous ces sons se mirent à me poursuivre.
   Arrivé chez moi, je me suis étendu sur mon lit l'esprit brûlant, et le cœur et l'esprit.
   Les sons me torturaient.

   Je n'ai pas dormi de la nuit.

   Je suis resté dans le noir, allongé sur mon lit à fumer. J'ai laissé divaguer mes considérations professionnelles, réussissant à faire taire les cris.
   Avais-je raison ? Plein de conviction, je me dis : ma cause était Ishgard !
   Y avait-il d'autres moyens que ce moyen-là ? Plein de doute, je me dis : que pouvions-nous faire ?
   Le futur d'Ishgard serait-il véritablement transfiguré si nous la débarrassions de cet individu, ou d'un autre ? Non. Ou peut-être que si. Nous rêvons d'une nation glorieuse, apaisée, qu'Ishgard achève sa renaissance.
   Mais qu'est-ce qui est plus important, que ce qui doit partir parte, ou que ce qui doit venir vienne ? La réponse allait de soi, et j'étais presque en paix, jusqu'à ce que me reviennent les cris. Alors j'ai prié. J'ai prié pour que celui qui devait disparaître ait survécu.

   Plein d'angoisse, je me suis jeté sur un des journaux du matin. J'ai été comblé de bonheur de voir que l'homme dont nous avions organisé l'assassinat s'en était sorti.

   « La Conquérante nous promet la réforme et la réparation : si nous sommes assez habiles, assez vertueux et assez forts pour les opérer de nos mains. »<br><br></div></div></center>
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